Nous pouvons nous poser des questions sur le fait que le Président de l'Equateur Rafael Correa en visite pendant quatre jours en France en 2013, n 'ait pas été invité dans les mass médias, outre TV5 Monde qui l'a reçu en entrevue et le Monde Diplomatique (ce lien nous livre son discours à la Sorbonne) qui a relaté sa conférence. Mais quelle est la raison de ce boycott ?
Mr Correa parle français, et a fait ses études en Belgique à Louvain, a donné une conférence à Paris sur la sur-dette de l'Etat. En effet, l'Equateur a connu plusieurs "crises" à cause de leur surendettement (de 223 milliards de $ en 1980 à 443 Mds$ en 1991). Sa conférence avait pour but de livrer son expérience qui a réussi dans le but de s'attaquer à la sur-dette d'un pays.
Comment se porte l'Equateur qui compte près de 50% de pauvreté ? Le pays a-t-il respecté les ordres du FMI ? S'est-il relevé ?
Le Président Correa, économiste de formation, a choisi de refuser les ordres du FMI car il estimait que cette institution de Washington appauvrit les habitants, agrandit l'écart classe moyenne - pauvre et détruit l'économie du pays. Quelles ont été les conséquences de cette décision ?
Le chômage de l'Equateur atteint 4,1%, la dette par rapport au PIB est de 23% (la France est à 254% avec les dettes des ménages), les bénéfices du pétrole ont été investis dans les infrastructures dans les zones géographiques pauvres avec la construction de routes et de ponts, le FMI n'est pas le bienvenu au pays malgré "le coup d'Etat" dont le président a été victime, et la Constitution a été changée par référendum afin de permettre ces changements qui allaient vers le bien-être de la population.
Extrait de son discours :
"De 2010 à 2012, le chômage a atteint des niveaux alarmants en Europe.
Entre 2009 et 2012, le Portugal, l’Italie, la Grèce, l’Irlande et
l’Espagne ont réduit leurs dépenses budgétaires de 6,4 %
en moyenne, nuisant ainsi gravement aux services de santé et
d’éducation. On justifie cette politique par une pénurie de ressources ;
mais des sommes considérables ont été dégagées pour renflouer le
secteur financier. Au Portugal, en Grèce et en Irlande, les montants de
ce sauvetage bancaire dépassent le total des salaires annuels."Rafeal Correa, Discours à la Sorbonne.
Depuis que les Etats ont privatisé la monnaie, l'endettement d'une monnaie de singe (qui n 'est plus adossée à l'or mais à la planche à billets) a surendetté les Etats, donc les ménages (nous) et enrichi les banques (en France, l IRPP sert à payer l'intérêt de la dette et cette dernière est le deuxième poste budgétaire après l'éducation nationale).
"Nul ne doute que des réformes soient nécessaires, ni qu’il faille
corriger de graves erreurs, y compris originelles : l’Union européenne a
intégré des pays avec des différentiels de productivité très importants
que les salaires nationaux ne reflétaient pas. Reste que, pour
l’essentiel, les politiques menées ne cherchent pas à sortir de la crise
au moindre coût pour les citoyens européens, mais à garantir le
paiement de la dette aux banques privées.
[...]
Quand éclate la bulle immobilière, l’emprunteur de bonne foi ne peut
plus rembourser son emprunt : il n’a plus d’emploi. On lui prend son
logement, mais celui-ci vaut beaucoup moins que quand il l’a acheté. Sa
famille se retrouve à la rue et endettée à vie. En 2012, on a recensé
chaque jour plus de deux cents expulsions, ce qui explique une grande
partie des suicides en Espagne…"
[...]
Une question se pose : pourquoi ne recourt-on pas à des remèdes qui
semblent évidents, et pourquoi répète-t-on toujours le scénario du pire ? Parce que le problème n’est pas technique, mais politique. Il est déterminé par un rapport de forces. Qui dirige nos sociétés ? Les humains ou le capital ?"
Rafeal Correa, Discours à la Sorbonne
Donc à votre avis, pourquoi Rafael Correa n'a pas été médiatisé ?
Je vous propose de regarder cette vidéo de 43" traitant de cette affaire et livrant beaucoup plus de détail et son discours, très instructif, bien sûr, à la fin de ce post.
Discours à la Sorbonne : ici
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